Alors que la crise économique n'a pas fini de produire ses effets avec son cortège de pertes d'emplois, de fermetures d'entreprises, de baisses du niveau de vie, la droite met le paquet sur ses vieilles recettes : c'est sur le terrain de l'insécurité, de l'ordre, de l'immigration et de l'identité nationale que le tempo est donné alors que Nicolas Sarkozy est à titres divers responsable de la sécurité des français.
Cette petite musique généreusement diffusée par les médias se réinstalle comme un rideau de fumée pour masquer l'échec quasi-total de la politique de l'UMP et de son chef et l'injustice sociale dont sont victimes des millions de nos concitoyens.
Au moment où sont recensés officiellement et malgré les manipulations d'indices 50000 chômeurs de plus chaque mois, chaque acte d'incivilité dans nos villes est monté en épingle et tout est bon pour détourner l'attention des problèmes de terrain notamment (chômage, revenus insuffisants, déficit abyssal du budget de l'état, de la sécurité sociale, stress et suicides au travail, désorganisation et réduction d'effectifs de la justice, des services de santé et du service public en général, montée de la pauvreté...), la liste des méfaits de ce Gouvernement est hélas loin d'être exhaustive.
Comme l'illustre le vote du budget 2010, la crise n'explique pas tout. Elle est même un prétexte : paquet fiscal maintenu pour les plus riches, réforme de la taxe professionnelle permettant d'assécher un peu plus les finances locales, fiscalité écologique socialement injuste, non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, indemnités des accidentés du travail soumises à l'impôt, nouveau fichier permettant l'inscription voir l'enfermement de mineurs dès l'âge de treize ans...
A chaque élection, le gouvernement et ses petits soldats de l'UMP ressortent la tirade maintes fois réutilisée contre les caïds des banlieues et pour mieux stigmatiser une partie de la population, faire peur et monter les français les uns contre les autres, il ajoute le faux débat sur l'identité nationale.
Proposer que l'Etat investisse pour mettre en place des cours d'éducation civique dans les préfectures au moment où l'on réduit de manière drastique les moyens matériels et humains de l'éducation nationale est une provocation.
Pendant ce temps là, les banques font de nouveau de beaux bénéfices, sans pour autant permettre par les prêts le développement de nos PME et l'acquisition de logements par les particuliers.
Sous ce gouvernement la délinquance financière a encore de beaux jours devant elle car aucune mesure n'est réellement prévue.
Le meilleur élève de cette ligne « ordre et sécurité » est incontestablement Eric Besson.
On le savait, les nouveaux convertis sont toujours les plus zélés et les exécuteurs des basses œuvres : fermeture du camp de Calais, expulsion de trois afghans dans un pays en guerre en bafouant le droit des réfugiés- pire encore, traduction devant la tribunaux de citoyens apportant aide et soutien aux réfugiés créant de fait un nouveau délit, le délit de solidarité (qu'en aurait-il été soixante ans plus tôt ?).
L'heure n'est hélas pas à l'humanisme et à la solidarité, et il n'y a rien à attendre de bon du père noël élyséen et de ses amis régionaux et locaux.
Ne comptez que sur vous pour inverser la logique en cours, car le pire est peut-être à venir.